Depuis la montée en puissance de l’IA générative, tu as du voir circuler une horde de contenus hyper alarmistes qui font circuler ce message : “le contenu éducatif est mort”.
(Spoiler alert : le contenu éducatif n’est pas mort (et voici pourquoi)).
Avec ça, tu as du voir aussi passer “arrête d’enseigner des choses à ton audience, on trouve tout sur ChatGPT”, “l’avenir c’est le personal branding” ou encore “les tutos c’est hasbeen”.
À ce stade c’est devenu un marronnier marketing 🙄
Et si tu fais partie de la team des entrepreneuses qui publie régulièrement es conseils, des analyses, des explications de méthodes ou des contenus à visée d’éducation pour tes prospects, t’as de quoi être larguée, crois-moi.
Tes contenus éducatifs sont hasbeen d’après les gourous du web, mais qu’est-ce qu’on fait alors ?
Je te le donne en mille : on prend du recul et on réalise que ce discours alarmiste repose sur un raccourci dangereux. Déjà parce qu’avant qu’Open AI, Google et les autres lancent des outils d’IA générative, on trouvait déjà toutes les infos de France et de Navarre partout sur Internet. Reddit, Wikipédia, les blogs, Youtube… Et encore avant, on avait les encyclopédies, la presse papier, les revues…
Bref, le savoir a toujours existé et ça n’a jamais empêché personne d’apporter sa pierre à l’édifice.
Alors pourquoi en 2026, soudainement, on annonce la mort du contenu éducatif ?
Ce qui est “mort”, c’est un certain modèle de contenu éducatif, une certaine manière de penser son contenu…. le reste est plus vivant que jamais.
Le vrai problème du contenu éducatif marketing : tout le monde confond “éducatif” avec “sans âme”.
Quand on dit “contenu éducatif”, beaucoup pensent :
- des carrousels de 20 slides sur le même ton neutre que Wikipédia
- des conseils génériques que tout le monde pourrait avoir écrit
- une reformulation à peine voilée d’une recherche ChatGPT
- un ton académique, un peu coincé et qui fait bailler aux corneilles
Ce contenu-là, oui, on est bien d’accord, il ne fait plus partie des leviers marketing recommandés. Et le fait que l’IA soit à la portée de tout le monde a grandement accéléré sa chute.
Parce que si ton contenu ne donne pas envie d’être lu, se résume de redire ce que tout le monde (au sens de ton audience) sait déjà et si ton audience ne sait pas si elle peut avoir confiance en toi, alors oui clairement ton audience se passera de toi.
Mais est-ce que ça a déjà été du “bon” contenu ? Est-ce que c’était vraiment ça le contenu “éducatif” ? Tu as 4h.
Pourquoi ce discours alarmiste se répand maintenant ?
L’âge d’or du contenu éducatif marketing classique est clairement révolu.
Pré-covid et encore jusqu’en 2021/2022, les contenus d’information du genre “4 conseils pour”, “3 outils pour” faisaient des milliers de likes et des millions de vues.
L’arrivée de l’IA a juste rendu visible ce que tout le monde faisait déjà : recycler des articles, des méthodes et des pages Wikipédia en carrousels de 10 slides (oui, “à l’époque” c’était 10 slides max).
Avant on se copiait toustes les un·es les autres, maintenant on a des outils pour le faire tout aussi mal 🤷🏻♀️ (mais plus vite).
Résultat :
- les contenus moyens nous donnent l’impression qu’on les a déjà vus mille fois ailleurs
- la même astuce tourne dans 250 posts (même si elle est promue comme un “hack secret”)
- on prend même plus le temps de regarder le contenu en entier, on se lasse des contenus plats et creux
- l’engagement est en chute libre (sur quasi toutes les plateformes)
Donc forcément, en surface, on se dit “ah bah si ChatGPT fait la même chose, alors le contenu éducatif est mort”.
Non, c’est le contenu creux, lisse et sans âme qui a été remplacé.
La creator economy est saturée de contenus.
On est de plus en plus nombreux·ses sur les réseaux sociaux, sur les plateformes de communication et sur Internet de manière générale. Tout le monde fait partie de la creator economy : salarié·e, PDG, freelance, influenceur·se ou juste Monsieur et Madame Tout le monde.
Les algorithmes sont de plus en plus exigeants, il ne suffit pas de choisir une musique tendance pour son Réel pour le voir percer et faire le million de vues. Nope, on est plus en 2021 !
Et puis sans oublier que notre durée d’attention s’est complètement réduite ! On scrolle au moindre mini ennui, ou juste pour compenser ce besoin de voir des trucs neufs, pour la beauté du geste. L’engagement est devenu un acte volontaire, plutôt qu’un réflexe.
On croule sous les experts Instagram, les coachs business ou les coachs tout court, les formations, les masterclass gratuites et tutti quanti, alors on préfère les contenus qui retiennent vraiment notre attention.
Certains acteurs de l’infopreneuriat ont intérêt à déclarer la mort du contenu éducatif.
Soyons lucides deux petites secondes, à qui profite le crime ?
Parce qu’en marketing, quand quelqu’un annonce toutes pièces tombantes et trébuchantes que “la méthode X est morte”, ce qui se cache souvent derrière, c’est un autre objectif, à commencer par “j’ai une autre solution à vendre sur mon site”.
Petit malin.
C’est stratégique, ça attire l’attention et ça génère de la polarisation.
La méthode est simple : on créé un déséquilibre, une sensation de vide qui se creuse sous les pieds “oh mon dieu, c’est la fin du contenu éducatif, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire à la place ????”.
Et puis Monsieur Marketing arrive tout mielleux, il se veut rassurant, il a tout prévu pour t’aider à surmonter cette grosse difficulté… avec sa formation à 3947€ avec tarif early bird. Malin x2.
On se sait. 🙃
Le dogme de la pensée unique : et si le problème était là ?
Ce qui me pose question quand je vois ce genre de contenus, c’est ce que ça implique : il n’existerait qu’UNE seule façon de (bien) faire en 2026. Une seule manière, et le reste ne sert à rien. Et surtout, il y a d’un côté les “sachants” et de l’autre les “ignorants”.
On essaie clairement de faire passer la communication et le marketing (des domaines aussi créatifs qu’analytiques), pour une équation mathématique figée.
Il n’y a pas qu’une vérité, il y a une multitude de façons de communiquer, de marketer, c’est ça le plus beau.
Alors dire que le “contenu éducatif”, est mort, ça revient à effacer tout ça, toute la puissance des stratégies marketing & communication personnalisées. Tous les apprentissages des un·es et des autres. Toutes les expertises que les experts des réseaux sociaux ont acquis au fil de l’eau.
Comme si :
- toutes les entreprises avaient la même audience (et la même connaissance ou le même lien avec leur audience)
- tous les produits et services se vendaient de la même manière
- tous les comportements consommateurs étaient similaires
La communication, c’est pas un truc binaire, que diable ! 🙄
Le contenu éducatif n’est pas mort, il s’est transformé.
Ce qui est mort c’est le contenu interchangeable.
Les formats qui ne fonctionnent plus aussi bien aujourd’hui :
- les définitions copiées-collées sans apport personnel
- les conseils recyclés 1000 fois, toujours sous le même angle
- les tips, checklists génériques, pseudos guides qui n’apportent rien
- les trucs réchauffés, sans âme, qui énumèrent des conseils bateau
→ Si tu fais encore ces contenus, rassure-toi, tu ne risques pas de te faire bannir des réseaux sociaux. Tu risques juste de plus te fondre dans la masse et de moins être vu·e comme une ressource pertinente pour ta cible.
Ces formats là sont pour la plupart remplaçables par une IA. C’est pour ça qu’il vaut mieux se concentrer sur des contenus éducatifs à plus forte valeur ajoutée.
D’ailleurs en rédigeant cet article, j’ai réalisé qu’on tapait beaucoup sur les accroches du genre “3 conseils pour”. Mais honnêtement, je crois pas que ce soit juste une question d’accroche (ce serait trop simple !).
Le contenu éducatif qui fonctionne en 2026.
- les accroches et tournures qui offrent plus que “3 conseils pour” → par exemple les carrousels de Miraya
- les décryptages d’analyse, extraits de rapports comme ce contenu de Margaux Capo sur Linkedin : elle décrypte un rapport dense pensé pour les spécialistes, en tire des insights super précis et décortique les recommandations pour sa cible
- les recommandations ultra précises pour réorienter l’audience sur les bonnes pratiques comme ce carrousel de Juliette Leroy sur l’utilisation des stories à la une
- les études de cas qui expliquent une méthode pas à pas comme ce carrousel de Fiona
Le point commun de ces 4 contenus éducatifs ?
→ l’approche personnelle : “je génère 800 abonné·es en faisant ça”
→ l’ancrage dans le concret avec des exemples précis, l’utilisation de cas d’études
→ les recommandations guidées, étape par étape pour l’aspect actionnable
Parce que l’audience, ce qu’elle souhaite, c’est du vrai. De nouvelles idées, pas des reformulations trouvables en 1 clic. Des points de vue, pas des conseils bateau sans âme. Des tests, du vécu, de la donnée factuelle et pas de la théorie prête à penser.
Le vrai enjeu autour du contenu éducatif, c’est à qui il est destiné.
Le vrai bon réflexe à avoir avant de créer chacun de tes posts, c’est de penser à qui va le lire, comme ce serait le cas pour rédiger un article de blog (puisqu’on recherche en priorité l’intention de recherche).
Ce que tu veux, c’est que ton audience consulte tes contenus, qu’ils fassent écho chez elle et que ça crée un déclic.
→ Ce que tu ne voudrais pas en revanche, c’est plaire à l’algo mais pas à ton audience, je me trompe ?
Alors arrête d’écrire pour l’algo. Arrête d’écrire comme on t’a appris, de manière très GPTesque, très marketée et concentre-toi sur ce qui rendra ton contenu différent.
Arrête le contenu ultra scolaire, très dissertation de français comme “définition → 3 exemples → morale”.
C’est sympa mais trop scolaire.
Aujourd’hui, dans un marché avec une cible qui a largement le choix de ses prestataires, formateur·ices et coachs, qui est bombardée de contenus, ce qui est indispensable c’est :
- partir de la vie réelle, des questions, des doutes, des vraies situations (les tiennes, celles de tes client·es…)
- écrire pour une personne, notre audience, nos prospect·es, nos client·es
- assumer des opinions (je te rassure, pas besoin d’être clivant·e pour ça)
- faire réfléchir, donner du grain à moudre au lieu de faire réciter une leçon que personne n’a envie d’apprendre
Le marketing de contenu a encore de longs jours devant lui, à condition de faire évoluer sa pratique aux réalités marché.
Ce qui change bien, c’est bien ce dernier point : l’objectif du contenu, c’est de servir notre cible (pas seulement de générer des leads, ça, ça vient après). De lui apporter quelque chose.
→ Si tu sais que ta cible est plutôt sensible à des retours d’expérience parce qu’elle est du genre frileuse à appliquer des théories, alors mets le paquet sur des contenus qui relatent des tests, des expériences.
→ Si tu sais que ta cible est du genre action/réaction, alors concentre-toi sur les contenus qui mènent vite à des recommandations concrètes, ne fais pas trainer en longueur.
La clé, c’est la compréhension fine des comportements et de la psychologie de notre cible, c’est ça qui permet de faire des contenus pertinents (pour elle).
Tu souhaites concevoir des contenus éducatifs qui créent un véritable déclic chez ta cible ? Discutons-en autour d’un café !



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